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Elle se servirait de la géolocalisation pour alerter tous les gens qui, dans les 14 derniers jours, ont été à proximité d’une personne infectée.
Publié le 17 mars 2020 à 12:33 HAE
De plus en plus de spécialistes du monde médical et de l’industrie technologique prônent la création d’une application mobile qui permettrait la recherche de contacts instantanée dans le but de ralentir la propagation de la COVID-19.
C’est notamment le cas d’une équipe de recherche médicale et de spécialistes en bioéthique de l’Université d’Oxford, en Angleterre, qui a soumis à plusieurs gouvernements européens des preuves de la faisabilité d’une telle application, mardi. Selon l’équipe, cette application pourrait rapidement être déployée à grande échelle et respecterait des «considérations morales appropriées».
Si une personne obtient un diagnostic positif de la COVID-19, l’application se servirait de la géolocalisation pour alerter tous les gens qui ont été à proximité d’elle dans les 14 derniers jours. Le but serait ensuite que toutes les personnes alertées se placent en quarantaine pour une période de 14 jours afin d’éviter la propagation du virus.
Le professeur croit que le meilleur moyen de contenir la propagation de la COVID-19, et d’ainsi aplatir sa courbe de croissance, est d’avoir recours à plusieurs stratégies en même temps.
Son équipe procède actuellement à des simulations afin d’avoir une meilleure idée de la potentielle efficacité d’une telle application.
D’autres voix s’élèvent
Les membres de l’équipe de l’Université d’Oxford ne sont pas les seuls à penser qu’une application de recherche de contacts instantanée serait d’une grande aide pour contenir la propagation du virus.
Une lettre ouverte intitulée « 13 choses que les entreprises technologiques peuvent faire pour combattre le coronavirus », signée par plus d’une cinquantaine de technologistes, d’épidémiologistes et de membres du personnel médical, recommande entre autres d’emprunter cette voie.
Elle conseille d’intégrer cette fonctionnalité aux systèmes d’exploitation mobiles, mais mentionne aussi qu’il faudrait que le public accepte d’y adhérer sur une base individuelle par souci de protection de la vie privée.
D’autres initiatives de développement d’une application sont d’ailleurs déjà en cours. En février, un projet de développement à source ouverte baptisé CoEpi a été mis en branle. Le laboratoire média du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a lui aussi rendu publique l’application Private Kit, qui sert à comparer ses déplacements avec ceux de personnes infectées.
Le magazine Wired rapporte toutefois que l’utilisation de la technologie pour repérer les personnes infectées en Chine et en Corée du Sud «n’a pas été entièrement positive».
En Corée du Sud, les autorités ont envoyé aux gens des textos décrivant les déplacements de patients et patientes. Cela aurait provoqué de l’humiliation publique et la propagation de fausses rumeurs pour certaines personnes.
Des applications chinoises auraient aussi été utilisées par le gouvernement à des fins d’espionnage.
Avec les informations de Wired, The Telegraph et The New York Times