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L’industrie du véhicule électrique plaide pour la patience

création sans titre

25 janvier 2020 à 00 h 04

François Desjardins l Journal Le Devoir

L’idée de resserrer la réglementation québécoise pour accélérer les ventes de véhicules électriques, une suggestion formulée par Hydro-Québec, suscite l’étonnement au sein de l’industrie automobile, dont l’un des grands regroupements au Canada affirme que les constructeurs font leur possible et qu’ils vivent une transition.
 
La société d’État a indiqué jeudi en commission parlementaire qu’il y a un « problème de disponibilité » de véhicules électriques chez les concessionnaires et que « le pourcentage exigé présentement n’est pas assez élevé ni pour répondre à la demande des clients ni pour que la norme permette d’atteindre, à elle seule, la cible du gouvernement du Québec d’un million de véhicules électriques d’ici 2030 ».
 
Cette affirmation, faite dans le cadre des consultations au sujet du projet de loi 44, a été accompagnée d’une suggestion consistant à modifier la Loi visant l’augmentation du nombre de véhicules zéro émission (VZE), en vigueur depuis janvier 2018, pour « changer la valeur des crédits attribuables aux différents types de véhicules rechargeables ».
 
Le système consiste à distribuer des crédits aux constructeurs pour les véhicules électriques vendus ou loués, la valeur de ces crédits étant calculée selon l’autonomie de la voiture. En 2018, ces crédits devaient compter pour 3,5 % des ventes de véhicules légers, un seuil qui grimpera à 22 % d’ici 2025. Les constructeurs qui n’atteignent pas les cibles doivent acheter des crédits auprès du gouvernement ou de leurs concurrents.
 

Période de transition

 
L’industrie fait de son mieux, a dit en entrevue David Adams, président des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada, qui regroupe une vingtaine de fabricants, dont Toyota, Honda, Hyundai, BMW, Nissan, Volkswagen et Volvo. « La réalité, c’est que l’industrie mondiale a dépensé probablement 200 milliards pour développer la technologie. La dernière chose qu’on veut, ça serait de ne pas toucher un retour sur cet investissement. » Parmi les défis auxquels elle fait face figure l’approvisionnement en batteries, a-t-il dit.
 
« On est dans une période de transition. Différents manufacturiers sont à différentes étapes de la commercialisation de la technologie. On va s’y rendre, mais il faut du temps », a ajouté M. Adams. « Le seul fait de vouloir que quelque chose soit différent de ce qu’il est présentement, ça ne veut pas dire que vous serez capable de créer cette réalité. […] Tout le monde fait de son mieux pour respecter les règles. »
 
Le nombre de véhicules électriques au Québec est passé d’environ 8000 en 2015 à plus de 66 000 à la fin de 2019, selon les données d’Hydro-Québec, qui possède le réseau de bornes Circuit électrique. Le parc automobile compte 4,8 millions de véhicules de promenade. Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, le gouvernement aimerait que le nombre de voitures électriques grimpe à 300 000 en 2026, puis à un million en 2030.
 
En Colombie-Britannique, qui a adopté une loi mais qui n’a pas encore dévoilé les règles, le gouvernement souhaite que les véhicules électriques représentent 10 % des ventes d’ici 2025, 30 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2024. Neuf États américains ont aussi mis en place des règles.
 
Selon la firme-conseil IHS Markit, la croissance des ventes de véhicules électriques aux États-Unis passera de 1,2 % en 2018 à 7,6 % en 2026. « Ces ventes seront réparties sur plusieurs segments, à la faveur surtout de véhicules utilitaires, comme c’est le cas actuellement, et sur au moins 43 marques différentes », a-t-elle écrit en décembre 2019.

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Charles Groleau

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