TECHNO
Publié le 18 février 2020 à 15:39 HNE
La Ville de Windsor, en Ontario, a exprimé son intérêt à former un partenariat entre son service de police et Ring, la controversée filiale d’Amazon qui fabrique des sonnettes connectées et d’autres appareils intelligents de surveillance domestique, nous apprend mercredi un article de CBC News.
S’il se conclut, ce partenariat sera le premier en son genre au Canada, alors que plus de 600 services policiers américains ont déjà conclu des ententes avec Ring. Celles-ci permettent à la police d’accéder aux images captées par ces appareils de surveillance domestique sans avoir besoin d’un mandat, bien que le consentement du propriétaire de la sonnette soit requis.
Comment fonctionne Ring?
La sonnette est installée à la porte d’entrée d’un domicile et se connecte à une application qui permet de voir en direct les images qu’elle capte.
Elle peut aussi se connecter à l’application Neighbors (voisins, en anglais) d’Amazon, qui est en quelque sorte un média social de quartier où les gens peuvent anonymement publier des vidéos ou des messages au sujet « d’activités suspectes » dans leur coin. L’application peut communiquer avec les services de police locaux lorsque quelqu’un signale un crime.
Neighbors n’est pas encore offerte au Canada, mais dès qu’elle le sera, le maire Drew Dilkens veut que son service de police soit le premier au pays à l’adopter.
Ce qui cloche avec Ring
Plus de 10 000 personnes ont signé, à la fin d’octobre, une pétition de l’organisme de défense de la vie privée Fight for the Future qui appelle les services de police américains à cesser leur collaboration avec Ring.
Plusieurs activistes défendant le droit à la vie privée ont alors dit craindre que ces partenariats aillent trop loin. Ces personnes critiquent le fait qu’Amazon bâtit ce qui est essentiellement un service de surveillance privé qui influence le système judiciaire.
Il y a également des craintes en ce qui concerne une augmentation du profilage racial. VICE a passé en revue tous les signalements faits sur l’application Neighbors dans le quartier de Brooklyn, à New York, et a découvert que la forte majorité des cas d’activité suspecte rapportés concernait des personnes de couleur.
Drew Dilkens minimise toutefois les craintes que soulèvent certaines personnes engagées pour la défense de la vie privée au sujet de Ring, arguant que la police a besoin du consentement des gens pour accéder à leurs enregistrements.
Selon des documents et des courriels obtenus par VICE, Amazon offre d’ailleurs des rabais sur les produits Ring aux services de police partenaires, en plus de donner des formations sur les façons de mieux convaincre les gens de donner leurs images aux forces de l’ordre.
Ces mêmes documents ont également révélé que toute information communiquée par les services de police au sujet de leurs partenariats avec Ring doit être écrite ou approuvée par Ring.
Tout ce qui cloche avec la sonnette intelligente Ring
Avec les informations de CBC News, CNet et Vice