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Non, composer un code secret ne permet pas de savoir si son téléphone est espionné

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TECHNO

Composer le *#21# sert à vérifier l’état du renvoi d’appels.

Publié le 15 avril 2020 à 17:33 HAE

Un message indiquant qu’il est possible d’entrer un code dans son téléphone intelligent pour savoir s’il est sous écoute circule depuis quelques jours sur Facebook. Les informations véhiculées sont fausses, le code en question servant plutôt à vérifier l’état du renvoi d’appels sur nos appareils.

Ce message paru sur la page Spotted Policiers Zélés, qui publie en général des images ou des textes au sujet de la police que lui envoient ses abonnés, a été partagé plus de 2000 fois. Il a été mis en ligne quelques jours après que la SQ eut confirmé qu’elle pourrait géolocaliser les téléphones cellulaires de citoyens infectés par la COVID-19 qui refusent de se placer en isolement.

Or, composer le *#21# ne permet pas de savoir si son téléphone est espionné. Lorsqu’on entre ce numéro dans l’application Téléphone, l’écran devient gris et montre l’état des diverses fonctionnalités de renvoi d’appels sur l’appareil. C’est pour cette raison qu’apparaît le mot « désactivé ».

Le renvoi d’appels sert à rediriger des communications entrantes vers un autre numéro de téléphone. Il ne permet pas aux autorités de vous pister ou de vous surveiller, selon des spécialistes interrogés dans le cadre de cet article.

Comment la SQ pistera-t-elle les récalcitrants?

Selon les informations relayées par Le Journal de Montréal et La Presse, le service de police provincial croit effectivement pouvoir consulter les informations de géolocalisation ainsi que les appels et textos de toute personne qu’elle voudrait suivre en vertu de l’article 108 de la Loi sur la santé publique.

L’article stipule qu’un ordre du directeur de santé publique «est suffisant pour que toute personne, y compris un agent de la paix, fasse tout ce qui est raisonnablement possible pour localiser et appréhender la personne».

La SQ n’a toutefois pas expliqué par quels moyens elle était en mesure d’obtenir ces informations.

Selon Sébastien Gambs, professeur au Département d’informatique de l’UQAM, le moyen le plus simple pour les forces de l’ordre d’obtenir ces informations est de demander l’aide des opérateurs téléphoniques.

Une autre technique consiste à avoir recours à des intercepteurs d’IMSI, ces appareils simulant des tours cellulaires qui captent les données des appareils mobiles dans leurs environs et permettent d’écouter les conversations téléphoniques, de lire les textos et de voir les numéros des appels entrants.

Cette méthode que plusieurs services policiers canadiens ont admis avoir utilisée en 2018, n’est par contre «vraiment pas une panacée», nuance l’expert en cybersécurité. C’est que la plupart de nos communications (Messenger, iMessage, etc.) sont aujourd’hui chiffrées, et donc indétectables par les intercepteurs IMSI, qui captent seulement les communications cellulaires traditionnelles.

Des États comme Taïwan et la Corée du Sud demandent à leurs citoyens d’installer une application qui piste leurs mouvements et leurs contacts afin de suivre la propagation de la COVID-19. Plusieurs chercheurs canadiens, dont le pionnier de l’apprentissage profond Yoshua Bengio, développent des applications semblables, tandis qu’Apple et Google travaillent conjointement pour intégrer une technologie de suivi numérique à leurs systèmes d’exploitation mobiles.

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